En 2025, on célèbre les 100 ans de l’Art déco, ce mouvement né dans l’entre-deux-guerres qui a marqué durablement l’architecture, le design et les arts décoratifs.
Souvent confondu avec l’Art nouveau, son prédécesseur direct, il s’en distingue pourtant par une approche presque opposée : l’un célèbre la nature et la courbe, l’autre la géométrie et la modernité.
Et si la France a donné son nom à l’Art déco, la Belgique, elle, a fait rayonner l’Art nouveau, notamment à Bruxelles avec le génial Victor Horta.
Alors, comment différencier l’Art nouveau de l’Art déco ?
Voici les clés pour ne plus les confondre — avec un détour par la Belgique, terre d’avant-garde.
L’Art nouveau : la nature et la courbe comme signatures
Un style organique né à Bruxelles
Né dans les années 1890, l’Art nouveau s’inspire directement du monde naturel : plantes, fleurs, insectes, arabesques… Les lignes sont souples, les motifs organiques, les matériaux travaillés avec délicatesse.
En Belgique, Victor Horta en est la figure emblématique. Ses réalisations comme l’Hôtel Tassel, l’Hôtel Solvay ou l’Hôtel Van Eetvelde, à Bruxelles, sont de véritables manifestes du style.
Chaque escalier, chaque rampe, chaque vitrail y exprime la fusion parfaite entre architecture, design et artisanat.
Les caractéristiques de l’Art nouveau
- Formes : courbes, asymétriques, inspirées du végétal.
- Matériaux : fer forgé, verre, bois sculpté, céramique.
- Couleurs : naturelles et lumineuses (verts, ors, pastels).
- Philosophie : créer un art total, où chaque détail compte.
En Belgique, ce style a profondément marqué Bruxelles, mais aussi Anvers et Liège, où des architectes comme Paul Hankar ou Henry Van de Velde ont prolongé l’esprit Horta à travers des créations d’une grande modernité.
L’Art déco : la rigueur et le luxe moderne
Le style de l’entre-deux-guerres
L’Art déco apparaît après la Première Guerre mondiale, officialisé en 1925 à Paris. Il s’impose comme le style de la reconstruction, mêlant symétrie, géométrie et matériaux nobles.
À Bruxelles, il trouve un terrain fertile : la ville adopte rapidement ce nouveau langage esthétique. Des bâtiments comme le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (BOZAR), conçu par Victor Horta lui-même, montrent la transition entre l’Art nouveau et l’Art déco.
Les caractéristiques de l’Art déco
- Formes : droites, géométriques, structurées.
- Matériaux : pierre, marbre, laque, chrome, verre poli.
- Couleurs : contrastées, souvent métalliques (noir, or, argent, ivoire).
- Philosophie : l’élégance fonctionnelle et le prestige de la modernité.
L’un des joyaux de cette période en Belgique est le Palais Stoclet, à Bruxelles, chef-d’œuvre de Josef Hoffmann, considéré comme un pont entre Art nouveau et Art déco par sa rigueur géométrique et son raffinement extrême.
Art nouveau vs Art déco : les grandes différences
Comment les reconnaître à Bruxelles ?
- Une façade aux vitraux colorés et aux balcons ondulants ? Art nouveau.
- Une façade symétrique, aux lignes sobres et aux motifs stylisés ? Art déco.
À Bruxelles, les quartiers de Saint-Gilles et d’Ixelles regorgent de merveilles Art nouveau, tandis que l’avenue Louise et les bâtiments publics des années 30 illustrent parfaitement le style Art déco.
Deux styles, deux époques, une même passion pour la beauté
L’Art nouveau et l’Art déco ne s’opposent pas seulement : ils se répondent.
Le premier incarne la poésie et l’artisanat d’une époque optimiste.
Le second symbolise la modernité et la reconstruction d’un monde tourné vers le futur.
De Victor Horta à Josef Hoffmann, de l’Hôtel Tassel au Palais Stoclet, la Belgique a joué un rôle clé dans cette évolution artistique.
Alors qu’on célèbre les 100 ans de l’Art déco, c’est aussi l’occasion de redécouvrir Bruxelles : un musée à ciel ouvert où les deux styles dialoguent encore à chaque coin de rue.